Pédagogie

L’enthousiasme

Susciter l’enthousiasme est probablement la chose la plus difficile à décrire pour un pédagogue. Cela provient souvent de petites choses, comme lorsque l’on se rend compte du plaisir particulier qu’un élève a pour une œuvre qu’il apprend ou de la joie d’une représentation scénique ou encore et de la satisfaction qu’il peut ressentir d’avoir surmonté une difficulté.

Au travers du plaisir du jeu (par la sensation et l’écoute), le rituel d’un cours, la représentation scénique, j’essaye en tant que pédagogue d’être un catalyseur de cette notion.

Par exemple, en tout début d’apprentissage, je leur parle du plaisir et de la satisfaction qu’ils vont avoir de savoir réaliser une pièce ou lors de leur premier concert, je leur parle du plaisir de partager et transmettre les émotions d’une pièce.

Sans cette notion de plaisir, il est impossible que les élèves fassent sereinement un travail technique répétitif et musical nécessaire à la maîtrise de l’instrument et à la maturité musicale ; sans le plaisir du jeu, ils n’arriveront pas à dépasser la frustration des premiers échecs d’une partition plus difficile ou plus longue que d’habitude pour aller vers le plaisir sonore.

La pédagogie de groupe

C’est paradoxalement les cours particuliers à domicile qui m’ont aidé à comprendre la force et l’impulsion que peut donner les cours de groupes dans l’enseignement de la musique. Je me suis aperçu que les élèves à qui j’enseigne à domicile et atteignant un bon niveau global ont des lacunes, difficiles à combler en termes d’interactions sociales à travers la musique, notamment en musique de chambre, en ensemble, quelque soit la formation instrumentale. De plus, le fait d’être seul ne leur permet pas de développer un regard critique sur leur propre travail.

J’utilise la pédagogie de groupe d’une manière différente dans les cycles. Dans le 1er cycle, elle me permettra de créer une dynamique de groupe et de développer des savoirs communs et structurants. Dans le 2e cycle afin de développer l’autonomie et un regard critique sur sa pratique, la pédagogie de groupe permettra aux élèves de poser leur travail au regard de tous et d’échanger sur celui-ci, ce sera aussi l’occasion d’aider les plus jeunes et de percevoir le rôle d’accompagnant.

Le cours de groupe permet d’avoir une dynamique propre au groupe, une interaction sociale importante. Cela permet également la mise en place d’un rituel dans le cours très apprécié des plus jeunes élèves et permet d’avoir un temps plus long pour réaliser des exercices techniques, de la formation musicale, de l’interprétation, des ensembles de guitares.

Les cours de groupes que je réalise sont divisés en trois grandes parties. Une partie technique, une partie de formation musicale et une troisième concernant les pièces seules et/ou de musique d’ensemble (trio, quatuor, etc.).

Ces parties sont souvent effectuées dans cet ordre et en concertation avec des élèves de premier cycle que j’implique dans la prise de décision de l’ordre dans lequel le cours va être effectué, pour qu’il soit déjà dans une dynamique qui va vers l’autonomie; cela me permet de rassurer les élèves avec un rituel installé, tout en permettant d’être flexible pour répondre aux attentes de chaque groupe.

Pour ma part, j’aime commencer par la technique, elle me permet de réaliser des choses demandant beaucoup plus d’énergie et de concentration, car elle fait appel à un travail intellectuel et corporel dans un même temps. La formation musicale (s’il y a lieu) placée au milieu du cours a l’avantage de mettre l’accent sur la partie intellectuelle de la partition, de préserver le corps créant une respiration avant d’aborder les pièces dans la troisième partie. Le rythme engendré par ces changements d’activité a l’avantage de garder l’attention des élèves et in fine le plaisir du jeu.

Le cours de groupe permet également de mettre les élèves dans deux états, un actif et l’autre d’apparence passif. Les états actifs se présentent souvent sous la forme d’interaction soit avec moi (questions/réponses) soit entre eux ; par exemple en technique, je les interroge de temps à autre pour voir s’ils ont vu des défauts dans la posture de leurs camarades, ou encore, je réalise des petits jeux ou les élèves doivent deviner le nom de la note que je réalise, ou alors je demande à un élève de faire une note et aux autres de la trouver. La situation passive est celle aussi du futur auditeur/spectateur, l’élève en silence écoute la musique produite par les autres élèves, dans le silence il enregistre divers éléments qu’il pourra utiliser plus tard. Tous ces petits éléments mis bout à bout permettent de conserver, de l’attention, du plaisir à venir en cours et à jouer, ils favorisent l’entraide, le partage, et soudent les élèves entre eux.

La création

Présente dès le début de mon enseignement, elle permet aux élèves de prendre confiance en eux et de dépasser la partition en mettant en relation ce qu’ils inventent et la façon de l’écrire pour ne pas l’oublier. Dans le 2e et 3e cycle, elle est un formidable outil de développement personnel et de cheminement intérieur et donne aux élèves la capacité de gagner en maturité.

Le partage et le plaisir de la découverte en cours de groupe peuvent également s’observer avec l’élève qui de lui-même devient créateur pour un instant.
Dans l’une des méthodes que j’utilise pour les premières années, il y a une page consacrée aux compositions que les élèves peuvent faire. Très souvent, et de leur propre chef, les élèves me demandent s’ils peuvent écrire quelque chose dessus. C’est une occasion pour eux de se relier à leurs potentiels créatifs et pour moi c’est la possibilité d’aborder des notions de grammaire musicale et d’écriture me permettant de leur expliquer le lien entre l’oral et l’écrit. Puis dans un deuxième temps avec eux, complexifier leur création en leur demandant d’intégrer d’autres éléments comme des rythmes ou des basses non présents dans leurs premières esquisses.

Les savoir-faire

Ils sont essentiels autant pour la progression que pour le développement artistique des élèves. Je les ai listés en différentes catégories dont émergent deux grands axes :

• Instrumental
Cela regroupe la technique main gauche et main droite, mais également la position que l’élève a sur son instrument et à laquelle j’attache une grande importance pour favoriser le bien-être en jouant. J’ai développé des séries d’exercices techniques pour 1er et 2e cycle permettant d’obtenir de bons résultats.

• La grammaire musicale
Cela regroupe la lecture de notes et de rythme, le déchiffrage à la guitare et de façon plus globale tout ce qui concerne la compréhension d’une partition avec les repères historiques ou encore l’analyse d’un morceau.

L’évaluation

Il s’agira de différencier ce qui est de l’évaluation formative et de l’évaluation sélective. La majorité du temps, j’utilise l’évaluation formative qui permet aux élèves de prendre du recul et de relativiser sur leur propre prestation en évaluant celle d’un autre, de se rassurer sur des difficultés qu’eux aussi peuvent rencontrer. Cela me permet aussi d’évaluer plus facilement leur compréhension, leur capacité d’analyse et leur sens de l’écoute. En fin de cycle, il y a l’évaluation sélective, elle permettra à un jury extérieur au conservatoire de déterminer si un élève a acquis toutes les compétences nécessaires pour changer de cycle.

L’autonomie

Principe structurant de mon enseignement en 2e cycle, l’autonomie trouve pourtant ses fondements dès le début de l’apprentissage de l’élève. Je les incite à explorer leur instrument, favorisant les compositions personnelles, l’invention au travers d’histoires, mais également en leur donnant des repères historiques sur les œuvres abordées et les compositeurs.

Le répertoire

Un répertoire d’enseignant se construit petit à petit. Il part de celui que l’on a reçu et se développe au fil des formations, des rencontres, des échanges et des découvertes personnelles. La curiosité est un moteur de la construction de ce répertoire qui reste quelque chose de très personnel.

Il me paraît important que sur la durée d’un premier cycle soient interprétées des pièces de différentes époques de la guitare. J’attache un soin particulier à ce qu’un spectre le plus large possible soit vu pendant la durée d’un cycle.

La technique instrumentale

J’ai beaucoup travaillé et réfléchi sur le type d’exercices techniques à faire et la façon de les aborder. J’ai décidé d’opérer la technique en 1er cycle dès le début de l’enseignement en la séparant des pièces à proprement parlé tout en élaborant les exercices de façon à ce qu’ils soient évolutifs, qu’ils préservent le corps et qu’ils permettent d’aborder en avance les futures difficultés techniques des pièces à venir.

J’ai remarqué que les élèves travaillant peu chez eux ont à l’aide de cette approche une base technique suffisante pour pouvoir aborder des morceaux plus sereinement, en ce sens, ce sont des exercices permettant d’acquérir la base essentielle pour pouvoir progresser. Ce sont donc des exercices non spécifiques et très généraux se concentrant uniquement sur les difficultés les plus courantes que l’on peut rencontrer en guitare classique sur un premier et un début de second cycle.

Le temps consacré chaque cours pour la technique est variable, mais représente plus ou moins 15/20 minutes sur un cours d’une heure en groupe.

1er exercice préliminaire – Main droite
Buté en alternant les doigts de la 1re à la 3e corde

1er objectif : comprendre et maîtriser la notion d’alternance des doigts.
2e objectif : « fixer » la main à l’aide du pouce constamment placé sur la 6e corde.
3e objectif : entendre, distinguer, et apprendre le nom des trois premières cordes.

 

1er exercice complet – Mains droite –
Buté en alternant les doigts de la 1re à la 6e corde

1er objectif : « fixer » le coude pour qu’il se trouve toujours au même endroit sur l’éclisse.
2e objectif : entendre, distinguer et apprendre le nom des six premières cordes.
3e objectif : « fixer » le poignet pour qu’il se trouve toujours à la même distance de la table d’harmonie, quelle que soit la corde jouée.
4e objectif : dissocier dans le jeu le pouce du reste des doigts.

 

2e exercice préliminaire – main gauche
1re corde et buté main droite en index-majeur

Cet exercice est parfois donné en exercice préliminaire avant d’aborder la formule complète sur toutes les cordes avec les élèves pour mieux appréhender le placement des doigts par rapport au pouce sur le manche main gauche.

2e exercice complet – Main gauche
Buté main droite en index-majeur

Cet exercice est donné lorsque le 1er exercice est acquis, car la même formule à la main droite est opérée. L’élève peut donc entièrement se consacrer à la bonne réalisation de la main gauche.

La formule complète est réalisée comme ceci :

1er objectif : renforcer les doigts (surtout le 4e en formule complète).
2e objectif : maîtriser la position sur le bout des doigts sur toutes les cases.
3e objectif : avoir le pouce de la main droite dans une position parfaite, quels que soient la corde et le doigt joués.
4e objectif : avoir la guitare stable et une position du corps agréable pendant toute la durée de l’exercice.
5e objectif : maîtriser la synchronisation des deux mains en accélérant la vitesse de l’exercice.

 

3e exercice – Main droite
Maîtrise du buté au doigt et du pincé au pouce

Un exercice préliminaire est effectué en préparation en dissociant le pouce du doigt en demandant à l’élève de replacer à chaque fois son pouce et ses doigts sur les cordes avant de le refaire. Au fur et à mesure, on diminue le temps entre le jeu du pouce et celui du doigt pour finir par le faire conjointement.

1er objectif : maîtrise du pincé au pouce sans bouger la main.
2e objectif : maîtrise du placement lors de la descente du pouce jusqu’au sol à la troisième corde pour qu’il n’interfère pas avec les doigts.
3e objectif : maîtrise de toutes les formules de doigts possibles conjointement avec le pouce.

 

4e exercice – Main gauche
5e position

Cet exercice est réalisé en 5e position pour que les écarts de doigts à maîtriser soient plus facilement réalisables qu’en première position. Les élèves conservent le doigt déjà joué sur la corde pour amplifier l’apprentissage des écarts de doigts et le maintien de la position de la main.

1er objectif : maîtrise de toutes les formules ascendante que l’on peut rencontrer en guitare.
2e objectif : compréhension de la notion de « position » et du « démanché ».
3e objectif : maîtrise du changement de doigt « fort » pour les séries en ternaire.
4e objectif : augmentation de la vélocité et de la synchronisation des doigts.

5e Exercice préliminaire – main droite
Corde à vide – doigts posés puis sans poser les doigts

1er objectif : permettre d’avoir une main stable pour la réalisation du pincé.
2e objectif : avoir le même volume sonore qu’en buté.
3e objectif : avoir une attaque de la corde qui soit la même pour chaque doigt joué.
4e objectif : réussir à reproduire la même chose sans poser les doigts et sans bouger la main.

5e exercice complet – main droite
Corde à vide

1er objectif : faire en sorte que le pouce ne perturbe pas la position.
2e objectif : maîtriser la plupart des formules que l’on peut retrouver avec le pouce.
3e objectif : augmenter la vélocité sans perdre le volume sonore.

6e exercice – main gauche
Liés ascendant et descendant en buté i-m

1er objectif : avoir le même volume sonore corde à vide ou doigt en liaison.
2e objectif : avoir le bon geste sur toutes les cordes.
3e objectif : augmenter la vitesse en gardant la main gauche fixe.
4e objectif : gagner en indépendance entre les deux mains et en dextérité.

La relation au corps

Le fil d’Ariane qu’il y a entre les différents exercices techniques est le ressenti des élèves. J’essaye de leur en faire prendre conscience à chaque exercice. Il y a toujours plusieurs phases dans la maîtrise d’un exercice. L’élève essaye souvent au départ de reproduire l’exercice rapidement et il est focalisé sur sa réussite. C’est à ce moment ou le rôle du professeur est important et où il doit inciter l’élève à jouer doucement, pour d’une part laisser le temps à son corps de sentir le geste demandé afin que la contrainte sur le corps soit la plus minime possible. Une fois que l’exercice commence à être maîtrisé, l’élève peut davantage se focaliser sur les erreurs de position du corps qu’il peut avoir, car il a son esprit plus disponible pour « écouter » son corps et se diriger vers des sensations les plus agréables possible.

Plus l’élève est à « l’écoute » de son corps, meilleures seront ses sensations et plus il aura envie de jouer de son instrument par le plaisir que cela lui procurera.
Par exemple, pour le 5e exercice préliminaire, qui est le 1er exercice de pincé, en complément de l’aspect technique pur sur le geste qu’ils doivent réaliser, je leur parle beaucoup de la sensation agréable qu’ils doivent obtenir sur chaque doigt à chaque fois qu’ils jouent la corde, mais aussi de la détente de leur bras sur lequel ils doivent se focaliser entre chaque doigt joué. En ce sens, le silence entre chaque corde joué doit être le moment où ils doivent être encore plus à l’écoute de leur corps.

 

Le son

Dès le début de l’apprentissage, la notion de qualité de son et de volume sonore est un élément que j’enseigne aux élèves. Hormis le fait que d’enseigner le buté en premier permet dans ma pédagogie, de favoriser une bonne position à la main gauche et du corps de manière générale, il a également un grand intérêt pour habituer l’élève à avoir un volume sonore important. L’élève pourra ainsi, en passant au pincé, avoir une comparaison fiable sur la qualité et le volume sonore qu’il devra obtenir. Le son, c’est aussi ce qui nourrit notre écoute. Le son de la guitare c’est ce qu’ils ont choisi et plus la qualité du son est présente, plus le plaisir du jeu évoqué précédemment sera grand.

La scène

Vous pouvez écouter les enregistrements de deux premières années de prestations publiques de Vincent L. ayant commencé la guitare à 8 ans avec moi lorsque je travaillais au sein de l’association « Destination Musique ».

On peut s’apercevoir de l’évolution à travers :

• La maîtrise des cordes aiguës en buté.
• Deuxième voix avec les basses au pouce jouées séparément en pincé.
• Intégration du pincé au pouce avec buté aux doigts.

Pour que les élèves de 5 ans et demi ou 6 ans puissent être sur scène rapidement (3 mois après le premier cours), j’ai pour habitude de jouer une partie d’accompagnement de leur morceau.

Dans cet exemple vous pouvez entendre les prestations d’Adrien V. à 6 ans au sein de l’association « l’Atelier Musical » que j’accompagne pour les premières auditions publiques qu’il réalise après respectivement 3 et 6 mois de cours de guitare.


Pour des élèves débutants et un peu plus âgés, je procède de la même manière, ou je peux lorsqu’ils sont en cours de groupes de 4 élèves donner deux parties simples doublées (2×2 élèves) ou bien encore les faire jouer avec un autre guitariste ayant une expérience de la scène plus importante. Cela permet que les élèves soient dès le début de leur apprentissage dans une position de réalisation et d’écoute de l’autre afin d’acquérir rapidement la notion de jeu en groupe, nécessaire par la suite lors d’un projet transversal ainsi que pour les ensembles de guitares.

Prestation publique de Baptiste T. , Ferdinand H. et Nino M. réalisant un Canon à 2 voix.

La scène a également l’avantage de donner un objectif et une date butoir pour la réalisation d’un morceau. Elle a un effet catalyseur sur les élèves et permet à certains de se révéler et de se transcender. Elle permet aussi de voir l’élève dans un autre cadre que le cours traditionnel et donne des informations sur sa capacité de gestion et de mise en situation devant un public.
De plus, comme je pratique les cours de groupes et que je dirige des ensembles de guitares, je permets aux élèves d’aborder une multitude de pièces et d’arrangements contribuant ainsi à une plus grande connaissance musicale.

Prestation publique au CRC de Villepinte sous ma direction avec 2 guitaristes en fin de 1er cycle à la guitare et 2 flûtes traversières d’un arrangement de Couleur Milonga de T. Tisserand.

Autre exemple avec l’utilisation de la guitare comme percussion lors de l’introduction d’une prestation publique de 20 minutes faite par un ensemble de 7 guitares du conservatoire de 1er cycle que je dirige.

J’utilise systématiquement les enregistrements audio d’élèves et ce, quel que soit le cycle. Je m’assure depuis le début de l’apprentissage qu’ils effectuent des prestations régulières sur scène, et en 2e cycle, les enregistrements audio me servent pour les inciter à une auto-analyse de leurs prestations. Il y a, en ce sens, la volonté de ma part que l’élève soit autant acteur que spectateur de sa prestation pour qu’il puisse gagner en qualité sonore et qu’ils acquièrent un regard objectif de leur prestation.
Prestation publique du prélude n°1 de H. Villa-Lobos réalisée par Caroline M.

Petit guide d’oeuvres par cycle

 

Le but ici, n’est pas de faire une liste exhaustive des pièces, mais plutôt un petit guide de certains morceaux que j’aime utiliser et que je fais travailler aux élèves en guitare solo suivant les cycles.

1er cycle

Españoleta – Gaspar Sanz, Panorama de La Guitare, Éditions Musicales Transatlantiques

Pièce de la Renaissance espagnole en ré mineur de milieu de cycle avec une levée et demandant une attention particulière sur un demi-barré prolongé en 3e case. On peut agrémenter cette pièce en demandant à l’élève d’improviser des trilles dans l’esprit de l’époque.

Menuet – Johann-Philipp Krieger, Panorama de La Guitare, Éditions Musicales Transatlantiques

En la mineur, souvent donné en 2e année et possédant deux voix bien distinctes, ce menuet permet à l’élève de travailler la continuité du son sur chaque voix alternée ainsi que le rythme ♩. ♪

Étude op.60 n°4 – Fernando Sor, Panorama de La Guitare, Éditions Musicales Transatlantiques

Cette pièce de fin de première année en Do mineur avec 3 bémols à la clef d’apparence assez simple pose souvent des problèmes aux élèves. La difficulté de bien respecter l’armure couplée à l’alternance des rythmes ♪.-♫ permet de vérifier que les notes altérées et leurs réalisations sur le manche est comprise. Un travail de la vitesse et de variation des timbres est apprécié des élèves une fois la difficulté du déchiffrage surmontée.

Le Papillon – Mauro Giuliani, Panorama de La Guitare, Éditions Musicales Transatlantiques

Ce thème et variation de milieu de 1er cycle permet de faire comprendre à l’élève la notion de voix distincte à l’aide de la deuxième partie où une pédale de dominante enrichit le thème joué en 1re partie.

Bossa Bab – Éric Sida, Panorama de La Guitare, Éditions Musicales Transatlantiques

Pièce de fin de cycle basé sur le rythme syncopé caractéristique de la bossa-nova. Jouée rapidement, elle permet de mettre en avant les différentes voix si l’on parvient à garder un bon équilibre entre elles. C’est une pièce qui permet également de travailler l’alternance entre arpèges et gammes.

Jazz de coeur – Thierry Tisserand, extrait de « Comme des Chansons », Volume 1 de Thierry Tisserand, Editions Henry Lemoine.

Les pièces de Thierry Tisserand sont très appréciées des élèves de 1er cycle. Cette pièce en 1re et 2e position principalement, permet aux élèves en milieu de cycle de s’initier au rythme ternaire du jazz swing.

Simple Mambo – Thierry Tisserand, extrait de « Comme des Chansons », Volume 1 de Thierry Tisserand, Editions Henry Lemoine.
Cette pièce avec sa syncope à la voie du milieu, la mélodie très legato et les basses donnant le caractère de la danse permet aux élèves de travailler l’alternance du buté sur la voix chantée et du pincé sur les accords.

Milonga del Gusty – Adrien Politi, extrait de « Autour du tango », Éditions Henry Lemoine
Cette pièce au caractère nostalgique de forme A-B-A et au rythme de milonga, mère du Tango, abordée en fin de cycle permet un travail d’expressivité avec une basse chantée au départ qui se dirige vers les aigus ou l’élève doit changer l’équilibre des voix et qui nécessite un déplacement au-delà de la 5e case.

Toada N°3 – Celso Machado, extrait de « Trois Toadas Brésiliennes », Éditions Henry Lemoine
La Toada qui est l’un des rythmes de bossa-nova permet à l’élève de développer une mélodie chantée et syncopée avec des basses très régulières en contraste et demande à la main gauche d’alterner la 1re et la 3e position régulièrement. Jouée rapidement, elle constitue une pièce de milieu ou fin de cycle.

Études Simples n° 5 – Léo Brouwer, Édition Max Eschig
Cette pièce aussi connue comme la « Danzón clave » est basée sur le rythme du « Cinquillo » typique des oeuvres de Brouwer et est une porte d’entrée dans l’univers de ce compositeur. La main gauche étant souvent en 1re position, elle permet à l’élève de se focaliser sur l’accentuation, les couleurs et l’harmonie de cette pièce.

2e cycle

Prélude pour Luth, BWV 999 – Jean-Sébastien Bach, transcription de Émilio Pujol, Édition Max Eschig
Cette oeuvre initialement écrite en do mineur et retranscrit en ré mineur permet de travailler avec des élèves en fin de 2e cycle un arpège répété tout au long de la pièce. L’écriture du prélude laisse la possibilité de bien travailler sur les phrasés. La main gauche avec quelques séries d’accords difficiles à réaliser, la basse chantante ne devant pas être coupée et des changements subtils de tonalités permettent aux élèves de se transcender sur une oeuvre délicieuse de ce compositeur.

Étude N°3 op. 60 – Matteo Carcassi, Panorama de La Guitare vol. 2, Éditions Musicales Transatlantiques
Cette étude de milieu de 2e cycle, généralement très appréciée des élèves, permet faire travailler la main gauche et les barrés, mais aussi les nombreuses nuances que comporte cette pièce. En apparence simple, elle reste néanmoins assez difficile pour avoir un bon rendu. Elle oblige les élèves à apprendre la pièce par coeur pour pouvoir bien l’interpréter.

Exercice N°22 op. 35 – Fernando Sor, Panorama de La Guitare vol. 2, Éditions Musicales Transatlantiques
La série des exercices de Fernando Sor est intéressante pour travailler des points techniques spécifiques distincts pour chacun. Celui-ci, en si mineur et donné en général an milieu de 2e cycle a un bon équilibre entre barré tenu et accord plus simple. Ce morceau est assez apprécié des auditeurs et met en valeur les élèves qui le jouent.

Nocturne, op. 4, n° 2 – Caspar Joseph Mertz, Panorama de La Guitare vol. 2, Éditions Musicales Transatlantiques
Pièce romantique de milieu ou fin de 2e cycle. Elle est intéressante pour le travail dans la 1re partie de la mélodie en binaire avec l’accompagnement en ternaire. Très expressive, elle est très appréciée des élèves. La dernière partie avec la mélodie à la basse permet de travailler l’équilibre des voix entre les différentes parties.

Étude op. 38 N° 1 – Napoleon Coste, Panorama de La Guitare vol. 2, Éditions Musicales Transatlantiques
Cette étude de ce compositeur français est la 1re d’une série de 25. Celle-ci, en la mineur, a l’avantage d’être abordable pour des élèves de début ou milieu de 2e cycle et permet d’entrer dans l’univers du compositeur. C’est une étude qui demande de bien comprendre le rôle de la basse pour dégager beaucoup d’expressivité. Les élèves ont souvent du mal à dompter les changements fréquents de position. Un petit passage en double croche casse la routine de la pièce et cette figure de style est très présente dans les études de l’auteur, notamment la magnifique étude 14 qui peut être donnée en CEM pour les élèves ayant une affinité avec ce compositeur.

Exercice n°20 – Émilio Pujol, Panorama de La Guitare vol. 2, Éditions Musicales Transatlantiques
Cet exercice en ternaire peut être abordé en début de 2e cycle et est assez cours. Chaque voix demande d’être très legato et permet de faire un travail approfondi sur l’équilibre entre chacune d’elles, la basse étant à la mélodie.

Jeux interdits – Narciso Yepes, Musique du Film – Édition Transatlantiques
Jeux interdits est probablement la pièce la plus connue des non-guitaristes. Cette pièce de début de 2e cycle, probablement écrite par Fernando Sor est intéressante dans sa 1re partie pour travailler les démanchés et dans sa 2e partie pour les accords qui demandent une bonne dextérité de la main gauche pour être réalisés.

Prélude en do mineur op5 n°1 – Agustin Barrios-Mangore, The Guitar Works Vol. 3, Édition Warner
Cette pièce nostalgique écrite en 1940 est aussi belle qu’elle est difficile à la main gauche (comme souvent avec ce compositeur) pour les élèves de milieu ou fin de 2e cycle. Elle est très utile pour travailler la détente de la main tout en gardant l’expressivité nécessaire.

Prélude N°1 en mi mineur – Heitor Villa-Lobos, extrait de « cinq préludes », Édition Max Eschig
Cette pièce abordée en fin de 2e cycle permet de travailler l’expressivité de la mélodie jouer aux basses avec un portamento difficile à bien réaliser par les élèves ainsi que la répétition des accords rappelant avec la basse une structure rythmique brésilienne. Villa-Lobos, grand connaisseur de la guitare, permet de jouer ce prélude avec des doigtés appropriés même si la partie rapide est un véritable défi pour les élèves qui doivent bien la décomposer et la comprendre rythmiquement pour pouvoir la jouer correctement rapidement.

Guajira Va – Gerardo Tamez, Édition Max Eschig
J’ai une affection particulière pour cette pièce contemporaine de fin de 2e cycle. Non seulement pour son titre qui est celui d’un désert de la Colombie que je connais bien, mais aussi pour son compositeur, né aux États-Unis, mais résolument tourné vers l’Amérique Hispanique. Cette oeuvre est un savant mélange mêlant dissonance et rythme de danse d’Amérique du Sud. Beaucoup de techniques guitaristique sont sollicitées (liés, glissando, harmonique, note piquée, percussion sur la caisse…) et permettent aux élèves de compléter efficacement leur bagage technique.

CEM

Canarios – Gaspar Sanz, 15 diferencias escogidas sobre el Canario, révision et doigtés Turibio Santos, Édition Max Eschig
Cette pièce en ternaire de début de 3e cycle demande aux élèves d’être présent dans la pièce du début à la fin. La basse en syncope et les liés ascendant et descendant sont intéressants pour effectuer un travail d’équilibre de la voix sur les notes liées complétant ainsi le travail préliminaire de l’exercice 6 que je donne aux élèves en 2e cycle.

Fugue BWV 1000 – Jean-Sébastien Bach, transcription Konrad Ragossnig, Édition Max Eschig
David Russel a dit de cette pièce qu’il lui a fallu un an pour pouvoir l’apprendre à la moitié de la vitesse et seulement une semaine pour la jouer au tempo. Cela donne l’indication de la façon dont il faut travailler cette pièce, lentement, comme toujours avec Bach. Chacune des voix doit s’entremêler et la grande difficulté pour les élèves est de réussir à bien équilibrer le discours pour laisser entendre toutes les subtilités de l’harmonie de cette fugue, forme d’écriture où Bach est considéré comme le modèle insurpassable.

Grande Ouverture op. 61 – Mauro Giuliani, révision et doigtés : Ruggero Chiesa, Édition Suvini Zerboni
Cette œuvre de fin de 3e cycle en trois parties est un aboutissement de beaucoup de technique que l’élève a pu rencontrer de cet auteur précédemment, notamment avec la mélodie descendante en arpèges, les accords en « sforzando », la pédale de dominante, les traits virtuoses en doubles croches. Pièce demandant beaucoup d’endurance et de virtuosité, le troisième et dernier thème se conclut avec des arpèges en sixtes parallèles et de grands démanchés rapides très difficiles à bien réaliser.

Introduction et variations sur un thème de Mozart op.9 – Fernando Sor, arrangement Jan de Kloe, Édition Chanterelle
Basé sur l’un des thèmes de la Flûte enchantée présents à la fin du 1er acte, cette oeuvre peut être donné dès le début du 3e cycle même si elle est plus orientée fin de cycle, l’introduction et le thème étant techniquement abordable malgré une exigence forte pour maintenir un bon équilibre des voix. On peut faire travailler séparément chacune des 5 variations et la Coda, chacune d’entre elles appelant à des techniques guitaristique spécifiques.

Capricho árabe – Francisco Tárrega, extrait de « Opere per chitarra » Vol.3, Édition Bèrben
C’est une pièce très connue et qui a été de nombreuses fois interprétée par de grands guitaristes. Une des versions que j’aime faire écouter aux élèves qui l’étudient est celle de Jason Vieaux disponible ici. C’est une pièce représentative du courant espagnol de la fin du XIXe siècle alliant virtuosité dans les gammes chromatiques et les techniques de rubato, de legato et de vibrato conjuguant romantisme et influence arabe.

Homenaje le tombeau de Claude Debussy – Manuel de Falla, Adaptation John Duarte, Édition Chester Music
Écrite sur la commande d’une revue pour honorer la mémoire de Claude Debussy, cette pièce lente et mélancolique peut être donnée en début ou milieu de 3e cycle et fait appel à toute une série de techniques guitaristique qui s’enchaîne : piano-forte staccato, harmonique, percussion ainsi qu’à une rigueur rythmique importante à maîtriser avec la présence de quintolets, de triples croches, de sextolets, de doubles et triples croches. C’est aussi une occasion de parler aux élèves des emprunts comme celui de « La soirée dans Grenade » que possède cette pièce et de les orienter vers une écoute des oeuvres de Claude Debussy.

Valse N°3 – Agustin Barrios-Mangore, révision Walter Ranalli, Édition Bèrben
Cette valse en ré mineur demande une grande précision de la main gauche avec de subtiles harmoniques présentes dès l’introduction et en rappel dans toute la pièce et, plus particulièrement, lors du passage dans le ton homonyme. Le tempo de la valse en accord laisse place à des montées et descentes de gammes ainsi qu’à l’articulation des phrasés rendant cette pièce difficile à bien réaliser pour les élèves de 3e cycle.

En los Trigales – Joaquin Rodrigo, Por los campos de España, Édition Joaquin Rodrigo
Cette pièce du célèbre compositeur du concerto d’Aranjuez est très intéressante à jouer. Il faut allier la force et le caractère espagnol présents dès l’introduction de cette pièce, l’équilibre et la compréhension des différentes voix qui se superposent et une partie très expressive et très douce. C’est une pièce très complète et difficile à jouer, mais qui intrigue les élèves. Elle est vraiment très bien pour développer la vélocité des doigts sur les passages en buté.

Éloge de la Danse – Léo Brouwer, Édition Schott
Pièce majeure de fin de 3e cycle difficile à déchiffrer. Le chiffrage de mesure change constamment et Léo Brouwer, lui-même grand guitariste, a fait une indication très précise pour chaque passage, presque pour chaque note, sur la façon de l’interpréter. Staccato, marcato, rasqueado, golpe, pizz, pratiquement tout le bagage technique contemporain qu’un guitariste doit posséder y est avec la possibilité de faire ressortir toute les couleurs présentes dans cette pièce.

Tango en skaï – Roland Dyens, Édition Henry Lemoine
Le titre de cette pièce et l’indication donnée au départ, « un rien canaille », laissent transparaître l’esprit de Roland Dyens. Paris est considérée comme la 2e ville du tango et cette pièce en est un vibrant hommage. Une pièce vraiment difficile à maîtriser pour la main droite (enchainement a-m-i-p par exemple) et qui doit être travaillée par phrase séparément pour pouvoir être pleinement acquise par les élèves de 3e cycle.

DEM

Fantasia que contrahaze la harpa en la manera de Ludovico – Alonso Mudarra
Suite BWV 998 – Jean-Sébastien Bach
Sonate en Do majeur, op. 15 – Mauro Giuliani
Gran Jota Aragonesa – Francisco Tárrega
Asturias op. 47 n° 5 – Isaac Albéniz
Fandanguillo – Federico Moreno Torroba
Sonata Op. 61 – Joaquín Turina
Trois chansons populaires mexicaines – Manuel-Maria Ponce
Capriccio Diabolico, Op.85 – Mario Castelnuovo-Tedesco
Otoño Porteño – Astor Piazzolla
La Catedral – Agustin Barrios-Mangore
El Decameron Negro – Léo Brouwer
Nocturnal after John Dowland Op.70 – Benjamin Britten
Saudade N° 3, dédiée à F. Kleynjans. – Roland Dyens
In the Woods – Tōru Takemitsu